30 août 2021

Intelligence organisationnelle : interrogeons aussi nos désirs

Les entreprises pénètrent brutalement de nouvelles dimensions sociétales, concurrentielles et organisationnelles. Aujourd’hui la bataille des prix et des talents se livre dans un espace économique sans frontières, où l’on peut tout acquérir et se faire livrer en quelques clics. Pour faire face à la dérégulation des marchés et à la concurrence féroce qui en résulte, il n’a jamais été aussi important d’aiguiser l’intelligence organisationnelle de nos entreprises !
C’est en effet elle, qui permet de tirer le maximum du potentiel d’une organisation. Le but est de lui permettre de faire face aux impératifs de performance et aux changements de son environnement.
La nécessité vitale de s’adapter aux bouleversements du monde pour gagner en productivité relègue parfois au second plan une part noble du changement : le désir. Et si celui-ci reprenait sa place dans les ressorts de la transformation inévitable de nos entreprises ?

Du désir d’autrui
Contrairement aux augures des années 90s, les marques sont plus que jamais d’importants repères transactionnels, affinitaires et identitaires. Transactionnels, car elles cautionnent une promesse commerciale. Affinitaires, car elles s’identifient autour de valeurs éthiques et culturelles. Identitaires, car elles permettent de fixer un statut. Une montre Rolex est-elle plus précise qu’une Swatch ? Rien n’est moins sûr, mais leur message sur le poignet du quidam n’est pas le même.
La Génération Z, « digital native », qui arrive progressivement aux responsabilités, fait dépendre son désir de consommation ou de collaboration à l’engagement éthique de ses partenaires. L’évaluation des marques/entreprises se fait via les moteurs de recherche, indépendamment de la force commerciale. Il est donc vital d’adjoindre à la proposition de valeur une réponse claire aux désirs des nouvelles générations de clients. Désirs d’un monde meilleur, d’écoresponsabilité, mais aussi d’une relation commerciale efficace, d’un service irréprochable dans la disponibilité et la responsabilité. L’organisation de l’entreprise doit alors s’imprégner de ces aspirations.

De son propre désir
Aujourd’hui, les entreprises sont exposées à un environnement chaotique leur imposant des mises à niveau permanentes, généralement technologiques. Il ne faudrait pas que les CMS, outils de gestion et de vente dont elles se dotent pour évoluer, leur donnent l’illusion de bâtir une image. Le publicitaire Georges Lewi l’a parfaitement exprimé : la marque est un repère mental sur le marché. C’est une garantie offerte aux clients. Et rien ne saurait être plus propice à la réorganisation de l’entreprise face aux enjeux du marché, qu’une réflexion entrepreneuriale fondée sur le désir profond du chef d’entreprise. Cette réflexion doit se faire non seulement pour lui-même, mais aussi pour son marché, ses collaborateurs et ses clients. Cette démarche introspective permet de sortir d’une logique de profit froide et impersonnelle. En effet, parmi les marques qui se démarquent, celles qui attirent notre regard possèdent cette petite étincelle supplémentaire : l’authenticité. Ce sont celles qui ne nous mentent pas, qui se fondent sur une véritable passion, et dont l’histoire de leur création nous émerveille.

En conclusion, l’intelligence organisationnelle doit viser au-delà des enjeux immédiats d’efficacité et de productivité de l’entreprise. Elle doit aussi et surtout être respectueuse de la dimension sociétale, et être forgée sur le désir et non pas sur l’opportunisme et la quête exclusive de profit.

 

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