27 août 2020

Le passé n’est plus la référence pour prendre les bonnes décisions

« N’importe quel enfant sait que toute nation crèverait qui cesserait le travail, je ne veux pas dire pour un an, mais ne fût-ce que pour quelques semaines. »
Dans une lettre à son ami Louis Kugelmann, le 11 juillet 1868, relative à la valeur d’échange*, Karl Marx se hasardait à cette étrange prophétie. Rejoignant la réalité 152 ans plus tard sous la forme du Covid-19, celle-ci engendre beaucoup d’incertitude ; mais aussi, une créativité dont l’être humain est le suprême champion.

Face aux menaces sur l’économie provoquées par la crise sanitaire, et à l’impression que les socles historiques se dérobent sous nos pieds, quelle attitude adopter pour maintenir la performance de nos entreprises ?
La maintenir serait manquer un peu d’ambition, d’une certaine manière. Jamais le commerce de services ou de produits n’a disposé d’autant de possibilités et d’outils pour prospérer. Jamais, la mondialisation des marchandises n’a permis autant de débouchés, tout autant que la résurgence de la production locale et des circuits courts. Jamais, les moyens de communication et de transport n’ont été aussi performants, permettant de relier New York à Sydney en moins de 20 heures, à l’heure même où, partout dans le monde, des citoyens font le choix de la mobilité douce et de la consommation écoresponsable. Du petit cultivateur bio à l’industrie vivrière, de l’ébénisterie à la grande distribution de l’habitat, chacun de nous est libre de ses choix, de son empreinte sur le monde.

Les décideurs ont un rendez-vous avec eux-mêmes
Une urgence réunit cependant les décideurs de tous bords : de grands changements sont prévisibles pour s’aligner sur le futur proche, en particulier dans ce qui touche à l’organisation des entreprises et des ressources humaines, des processus de travail, de la transformation digitale. Face à une crise mondiale dont on commence à anticiper les inflexions économiques, la question n’est plus de conserver de la performance, mais de bien comprendre la mutation imminente de la plupart des secteurs d’activité. Les entrepreneurs et managers doivent prendre le temps de réfléchir et surtout, engager leur évolution: les chiffres parlent d’eux-mêmes, avec un produit intérieur brut de la Suisse dont la contraction devrait avoisiner 5 à 6 % cette année, et un risque de récidive pandémique. Pensez-vous vraiment que cela n’impactera pas votre entreprise ?

Ce que je conseille, ce que je pressens
Je conseille à tous les décideurs de s’intéresser dès aujourd’hui aux modèles novateurs, ou simplement différents, développés dans leur secteur d’activité, et qui semblent profiler l’avenir. Je leur conseille de se pencher sur leur organisation, car face aux difficultés exogènes, on peut faire beaucoup dans l’amélioration de l’outil de travail. Je leur conseille aussi, et surtout, de s’interroger sur ce dont ils ont eux-mêmes besoin pour être prêts à mener les inévitables mutations à venir : formations (voir ADVALAB), appel aux spécialistes de l’intelligence organisationnelle (voir AD VALORIS).
Je l’ai constaté au travers des missions que nous menons, mais également au sein de ma propre entreprise : le passé n’est plus la référence pour prendre les bonnes décisions.
Nous sommes dans un ici et maintenant (hic et nunc) toujours plus VICA** et nous devons abandonner l’illusion du contrôle pour construire le futur de nos entreprises : j’ai l’intime conviction que l’on ne gagne plus un marché, on en fait partie, on l’enrichit, on le vit, ou on le quitte inexorablement.

Thierry Ungaro
CEO Ad Valoris

* C’est parce qu’un produit possède une valeur, c’est-à-dire qu’il renferme une quantité déterminée de temps de travail, qu’il peut devenir marchandise et être une valeur d’échange)
** Volatile, Incertain, Complexe, Ambigü

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