Prisonniers d’un inexorable plan cartésien, les dirigeants d’entreprise n’auraient-ils pour schéma mental que l’abscisse de l’expansion et l’ordonnée de la récession ?
Leur compétence ne devrait-elle s’exprimer que dans une bataille de parts de marché et leur vision n’être qu’au service de la performance ?
Aussi cru que cela puisse paraître, c’est pourtant bien la logique imposée à la plupart d’entre eux depuis la première révolution industrielle, au XIXe siècle, et suite à laquelle s’est forgée l’expérience commune des travailleurs dans le monde entier.
Mais, aujourd’hui, l’ultimatum environnemental, fruit d’une volonté de croissance très éloignée de l’idée de progrès – puisqu’essentiellement mercantile –, nous convoque toutes et tous à l’introspection professionnelle, à ce que nous souhaitons faire de notre existence sans nuire à celle de nos semblables.
Paradoxalement, les économies développées d’une grande partie de l’Europe font preuve d’un zèle remarquable pour limiter le désagrément palpable de la pollution, la rendant relative à nos yeux, au quotidien. Ailleurs dans le monde, on baigne littéralement dedans.
Et étonnament, ce sont les entreprises en qui peut surgir une concertation collective, motrice et fédératrice. Décideurs et collaborateurs ont maintenant un nouveau levier d’action à ajouter à leurs défis respectifs. Un projet qui donne un sens noble à la notion d’entreprise, soucieuse d’apporter une réponse à un besoin du marché, sans pour autant en faire pâtir le reste de l’humanité.
Dans une récente interview au magazine « The Good », le psychiatre et explorateur suisse Bertrand Piccard, président de la fondation Solar Impulse, nous fait une proposition lucide et enthousiasmante : « L’innovation peut aussi bien détruire que sauver le monde, suivant ce qu’on en fait. C’est pourquoi il y a une suspicion des jeunes face à l’innovation. Pourtant l’innovation amène les solutions aux problèmes écologiques majeurs de notre temps. Avec ma fondation Solar Impulse, nous avons répertorié 1528 solutions capables de nous sortir de l’impasse climatique planétaire. Elles sont disponibles, accessibles et rentables, le plus souvent issues du bon sens davantage que de la haute technologie. Elles permettraient de réduire les clivages entre les politiciens et industriels. »
Le meilleur remède à l’éco-anxiété et au pessimisme est sans aucun doute possible l’action collective, notamment au sein de l’entreprise. Les programmes RSE, aujourd’hui au cœur des politiques internes, constituent non seulement des initiatives vertueuses, mais encore des outils de cohésion et d’amélioration des performances par le simple fait qu’ils induisent une réflexion organisationnelle dont l’objet n’est précisément pas la performance.
Pourquoi les entreprises ont-elles donc autant d’importance dans l’éveil des consciences ? Parce que par doctrine, elles rendent des comptes, font évoluer leur gouvernance pour atteindre des objectifs quantifiés, créent une dynamique collective et sont profondément formatrices.
Ad Valoris est dédiée à l’amélioration de l’intelligence organisationnelle, elle même source de performance et de pérennité de l’entreprise. Cette dernière trouvera un moyen complémentaire en ajoutant à la finalité du pouvoir financier, le puissant ciment de l’éthique environnementale et sociétale.
Quel type de manager êtes-vous ?Comment manager en cohérence avec votre environnement, votre équipe et vous-même ?
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