Accueil AD VALORIS s’entretient avec Andrea Baranzini, Directeur de la Haute École de Gestion - Genève

AD VALORIS s’entretient avec Andrea Baranzini, Directeur de la Haute École de Gestion - Genève

En quelques mots

Interview d'Andrea Baranzini, directeur de la Haute École de Gestion - Genève.

Lorsqu’on dirige une école de gestion, les questions qui apparaissent au fil des années dépassent toujours le cadre technique. Le rapport au travail a peu à peu changé avec la généralisation de l’informatique dès la fin des années80.

La HEG, dont la signature se résume à trois propositions fortes, former, orienter, connecter, offre une formation de niveau universitaire et ouvre les portes du monde du travail à ses étudiant.e.s. Andrea Baranzini, son directeur, nous fait l’honneur de répondre à nos questions sur l’acquisition des connaissances dans un monde en perpétuel changement, que l’intelligence artificielle va bouleverser à court terme.

 

Ad Valoris. L’intelligence artificielle va-t-elle précariser les métiers du tertiaire et revaloriser les métiers manuels ?

Nous vivons un cycle de progrès technologiques ininterrompus et rapprochés, qui améliorent non seulement les processus de l’économie tertiaire, mais en modifient l’organisation. Et si l’AI, par exemple, va probablement réduire certains champs d’activité, elle en fait déjà émerger des nouveaux. Pour ce qui est des métiers manuels, la Suisse ne fait pas exception avec une difficulté croissante à pourvoir les places d’apprentissage, notamment à Genève. Il est possible que la métamorphose numérique de certaines industries se fasse au détriment d’une certaine part de sens, ce qui pourrait profiter aux métiers artisanaux qui, eux, s’inscrivent encore dans les notions de corporation, de matérialité et d’authenticité.

 

La HEG Genève (Haute École de Gestion – Genève) intègre-t-elle la responsabilité environnementale et sociétales dans ses cursus de formation ?

Lorsque j’ai pris mes fonctions comme professeur il y a plus de 20 ans, nous avons rapidement mis en place des programmes d’études dans ce domaine.  Aujourd’hui, ces sujets sont abordés par imprégnation dans toutes les formations, tout en conservant des formations spécifiques, notamment un Diplôme d’études avancées en management durable que nous proposons depuis plus de 10 ans. Réalisée avec et pour les professionnels, cette formation affiche «complet» d’année en année. La responsabilité sociétale et le développement durableconstituent une tendance lourde. Cette expertise offerte aux nouvelles générations est une opportunité de s’engager dans la vie professionnelle selon une vision vertueuse et porteuse d’espoir. Pour les professionnels aguerris, cela rend possible la transformation de l’entreprise vers un schéma devenu inéluctable, aussi bien législatif qu’éthique. 

 

Mathieu Baudin, directeur de l’Institut des Futurs souhaitables, affirme que « l’avenir ne se prévoit pas, il se prépare ». Qu’en pensez-vous ?

Sans forcément s’imposer de prévoir, il faut se projeter. L’accélération technologique, la course à l’énergie et la dérégulation de l’économie mondiale s’accompagnent de phénomènes que l’on croyait révolus. Qui, en effet, aurait pu imaginer la crise sanitaire, et même la guerre en Europe ?

Je crois que, justement en raison de l’instabilité du monde, il est nécessaire de fixer un cap et d’adapter temporellement et structurellement les projets à l’évolution du monde. Nous préparons nos étudiants à une certaine agilité, à lire la réalité et à conserver un esprit critique, tout cela dans le but de stimuler la créativité et le goût de l’innovation.

L'évolution des technologies

Le temps court de l’évolution technologique se confronte au temps long de la formation professionnelle. Comment résoudre ce problème ?

Nos formations s’inscrivent dans un programme d’enseignement certifiant, qui induit des briques d’acquisitions obligatoires. La plupart des métiers sont bouleversés par la révolution numérique et il est vrai quenous devons trouver une adéquation entre ce que nous enseignons et la réalité du marché. Cette réalité nous est rapportée par nos enseignantes et enseignants, qui possèdent également un parcours professionnel non académique, et par nos chargé.es de cours et plus de 600 vacataires intervenants, qui sont des professionnels en activité et avec lesquels nous analysons les évolutions technologiques à intégrer dans les programmes. Tous les 5 ou 6 ans, nous engageons la révision complète des contenus pédagogiques, avec le support de nos 50 enseignant.es universitaires internes et de nos chargé.es de cours et vacataires externes. Nous avons ainsi la certitude que nos formations offrent à la fois des connaissances indispensables et transversales, mais aussi des compétences correspondant aux outils et pratiques actuels. 

 

L’évolution numérique fait-elle oublier les savoirs traditionnels ?

Le véritable patrimoine de tout professionnel, ce sont ses valeurs. Des valeurs qui traversent le temps s’imposent à tout niveau d’expertise et dans tout métier. A la HEG-Genève, nous entretenons une haute idée de la mission d’entreprise, notamment dans son impact environnemental et sociétal, dans les valeurs humaines d’égalité des chances, de parité et d’éthique. Nous ne pouvons ignorer le rapport qu’entretient la production avec la gestion des ressources humaines et la dimension logistique. Nous attachons beaucoup d’importance à la liberté de concevoir, à l’accomplissement personnel et à l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Ces sujets répondent aux exigences des nouvelles générations de professionnels et à la reconfiguration du marché du travail marqué par l’indépendance et une certaine volatilité. 

 

L’intelligence artificielle peut-elle remplacer l’humaine dans le processus de transmission de la connaissance et d’apprentissage ?

L’avènement de l’IA nous fait réfléchir sur nos propres valeurs ajoutées et sur les fonctions susceptibles de disparaître. Comme l’a dit Lavoisier, « Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme». De nouveaux métiers font déjà leur apparition, répondant à de nouveaux besoins. Mais, le besoin d’interaction sociale, de libre arbitre, de cocréation et de reconnaissance constituera toujours une base de motivation fondamentale, au-delà des considérations économiques et de la technologie. 

 

Comment définir la réussite professionnelle ?

Selon moi, elle s’incarne dans la possibilité donnée à chaque citoyen.ne de notre pays, de choisir sa formation et par extension, son métier. Rien n’est plus gratifiant que de pratiquer une activité que l’on aime, où l’on se sent utile, et dans laquelle il est possible d’évoluer.

Les mots d'Andrea Baranzini

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« Rien n’est plus gratifiant que de pratiquer une activité que l’on aime, où l’on se sent utile, et dans laquelle il est possible d’évoluer. »

 

Andrea Baranzini

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