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Comment gérer la complexité dans les organisations modernes ?

En quelques mots

Découvrez 3 approches pour tirer parti de la complexité

La complexité n’est pas un problème que l’on peut éradiquer définitivement : il fait partie de la vie des organisations aujourd’hui et elles doivent s’en accommoder d’une manière ou d’une autre.

C’est un fait : les organisations modernes naviguent dans des eaux de plus en plus turbulentes : la concurrence accrue, l’innovation rapide, les attentes sociétales changeantes, la réglementation de plus en plus exigeante… et cela n’est pas près de s’arrêter !

Il existe alors 2 choix : la subir ou en tirer parti.

C’est la deuxième option que nous allons explorer ici.

Selon une étude de McKinsey, les entreprises qui considèrent la complexité comme un atout génèrent des sources de profit supplémentaires et un avantage concurrentiel. Alors comment faire ? Il n’existe pas de recette miracle, mais plutôt des principes et des pratiques qui peuvent aider les managers à faire face à la complexité.

Qu’est-ce qu’une organisation complexe ?

Une organisation d’entreprise complexe se caractérise par son réseau dense d’interdépendances, sa diversité d’acteurs, sa capacité à évoluer dynamiquement et sa propension à manifester des comportements émergents qui ne sont pas immédiatement prévisibles à partir des propriétés de ses composants individuels. Ces organisations opèrent dans des environnements marqués par l’incertitude, nécessitant une adaptabilité et une flexibilité constantes pour naviguer dans les changements et les défis.

Quels sont les différents niveaux de complexité organisationnelle ?

Les niveaux de complexité organisationnelle peuvent être définis selon plusieurs dimensions qui reflètent la diversité, l’interdépendance et l’adaptabilité des structures, des processus et des interactions au sein d’une organisation.

  1. Complexité structurelle

Faible : Organisations avec des structures hiérarchiques simples, peu de niveaux de management, et des rôles bien définis.

Moyenne : Organisations avec plusieurs départements ou unités fonctionnelles, nécessitant une coordination interdépartementale.

Élevée : Organisations matricielles, réseaux ou décentralisées, avec de multiples lignes de reporting, équipes interfonctionnelles, et une grande diversité de rôles et de responsabilités.

 

  1. Complexité technologique

Faible : Utilisation limitée de technologies, avec des processus et des systèmes simples et bien établis.

Moyenne : Adoption de technologies avancées dans certains domaines clés, nécessitant une spécialisation et une formation spécifique.

Élevée : Intégration poussée de technologies de pointe (IA, blockchain, IoT), avec des processus hautement automatisés et interconnectés, nécessitant une expertise technique élevée.

 

Une organisation complexe n'est pas une fatalité, bien au contraire

  1. Complexité des processus

Faible : Processus linéaires et prévisibles, avec peu de variations et d’exceptions.

Moyenne : Processus avec plusieurs étapes, nécessitant une coordination entre différents acteurs et départements.

Élevée : Processus hautement dynamiques et adaptatifs, avec de nombreuses boucles de rétroaction, des décisions en temps réel, et une capacité à gérer des exceptions complexes.

 

  1. Complexité environnementale

Faible : Opération dans un marché stable avec peu de changements réglementaires ou technologiques.

Moyenne : Présence dans des marchés avec une certaine volatilité, des changements réglementaires occasionnels, et une concurrence modérée.

Élevée : Activité dans un environnement globalisé, hautement concurrentiel, avec des changements technologiques et réglementaires fréquents, et une grande incertitude économique et politique.

 

  1. Complexité des relations

Faible : Relations simples et directes avec les clients, fournisseurs et partenaires.

Moyenne : Réseau étendu de partenaires, fournisseurs et clients, nécessitant une gestion et une coordination continues.

Élevée : Écosystèmes complexes impliquant de multiples parties prenantes, y compris des alliances stratégiques, des joint-ventures, et des réseaux de co-création, avec des interactions dynamiques et interdépendantes.

 

  1. Complexité culturelle

Faible : Culture organisationnelle homogène, avec des valeurs et des pratiques partagées par tous les membres.

Moyenne : Diversité culturelle au sein de l’organisation, nécessitant des efforts d’intégration et de communication.

Élevée : Organisations multinationales avec une présence globale, impliquant une grande diversité de cultures, de langues et de pratiques de travail.

 

3 pistes pour gérer la complexité des organisations modernes ?

  1. L’approche systémique : Voir l’organisation comme un écosystème interconnecté


Représentation de l’approche systémique

L’approche systémique consiste à envisager l’organisation comme un écosystème complexe, où chaque élément interagit dynamiquement avec les autres et avec son environnement. Cette approche encourage une vision holistique, reconnaissant les interdépendances et les effets de rétroaction et de non-linéarité qui caractérisent les systèmes complexes.

Comment réaliser une approche systémique d’une organisation ?

Une approche systémique implique de :

– Définir la finalité et la vision de l’organisation, en tenant compte des besoins et des attentes des parties prenantes internes et externes.
– Identifier les éléments clés du système, leurs interactions, leurs influences et leurs interdépendances.
– Analyser les forces et les faiblesses du système, ainsi que les opportunités et les menaces de l’environnement. Pour cela vous pouvez utiliser la matrice SWOT.
– Définir des objectifs et des indicateurs de performance, en cohérence avec la finalité et la vision de l’organisation.
– Concevoir des stratégies et des plans d’action, en tenant compte des contraintes et des ressources disponibles, ainsi que des scénarios possibles.
– Mettre en œuvre, suivre et évaluer les actions, en s’adaptant aux changements et aux imprévus, et en favorisant l’apprentissage et l’amélioration continue.

Pour aller plus loin
La vision systémique va au-delà de la simple reconnaissance des interconnexions au sein d’une organisation. L’intégration de l’analyse prédictive et des modèles de simulation peut aider les leaders à mieux comprendre les effets potentiels de leurs décisions, permettant ainsi une gestion proactive plutôt que réactive de la complexité. L’adoption de plateformes technologiques avancées, comme l’intelligence artificielle (IA) pour la modélisation de scénarios et la prise de décision en temps réel peuvent aider à identifier des points clés et à proposer des stratégies optimisées pour la gestion des ressources et la planification stratégique.

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La gestion de la complexité est un art qui se cultive en permanence

  1. Cultiver la coopération et la collaboration : L’intelligence collective en action !

Au cœur de la gestion de la complexité se trouve la capacité à cultiver la coopération et la collaboration. Si les collaborateurs ne sont pas mobilisés et engagés pour une autre approche de la gestion de la complexité, il ne passera rien. En effet, ce sont vos collaborateurs, et eux seuls, qui pourront rendre possible cette autre vision. Investir dans la coopération et la collaboration vous ouvrent des perspectives qui vont au-delà des attentes ordinaires. Les organisations qui réussissent à mobiliser l’intelligence collective de leurs membres ne se contentent pas de résoudre des problèmes complexes ; elles innovent !


Comment instaurer une culture de coopération et la collaboration ?

La coopération et la collaboration impliquent de :

– Développer une culture de confiance, de respect et de reconnaissance mutuelle au sein de l’organisation.
– Créer des espaces de dialogue, d’échange et de partage d’informations, de connaissances et d’expériences entre les acteurs du système.
– Encourager la participation, l’implication et l’engagement de tous les acteurs dans la définition et la réalisation des objectifs communs.
– Favoriser la diversité, la complémentarité et la transversalité des compétences, des perspectives et des approches.
– Instaurer des modes de coordination, de régulation et de contrôle adaptés aux besoins et aux situations.

Pour aller plus loin
La coopération et la collaboration ne se limitent pas à encourager le travail d’équipe ; elles nécessitent la création d’un écosystème organisationnel où le partage de connaissances et l’apprentissage mutuel sont institutionnalisés. Cela peut être facilité par des méthodologies agiles et des pratiques de travail collaboratif telles que le Design Thinking, qui encouragent l’innovation à travers des approches itératives et centrées sur l’utilisateur.
  1. Simplification intelligente : Réduire la complexité sans compromettre la richesse

La complexité ne signifie pas nécessairement complication. Simplifier intelligemment certains aspects de l’organisation peut éliminer l’inutile et clarifier le nécessaire, rendant l’organisation plus agile et réactive. Cela implique d’identifier les processus redondants, de clarifier les rôles et responsabilités, et d’optimiser les ressources. La simplification n’est pas une fin en soi, mais un moyen de concentrer l’énergie et les ressources là où elles peuvent avoir l’impact le plus significatif.


Comment mettre en œuvre la simplification intelligente ?

La simplification implique de :

– Identifier et supprimer les activités, les règles, les procédures, les documents, les systèmes, etc. qui n’apportent pas de valeur ajoutée, qui sont obsolètes, redondants ou incohérents.
– Clarifier et harmoniser les rôles, les responsabilités, les missions, les objectifs, les indicateurs, les normes, les standards, etc. qui régissent le fonctionnement de l’organisation.
– Rationaliser et automatiser les processus, les flux, les interfaces, les échanges, etc. qui permettent la réalisation des activités de l’organisation.
– Simplifier et améliorer la qualité, la fiabilité, la sécurité, l’ergonomie, l’accessibilité, etc. des outils, des équipements, des technologies, etc. qui soutiennent les activités de l’organisation.

Pour aller plus loin
La simplification intelligente ne se résume pas à réduire la complexité ; elle implique de distinguer entre complexité nécessaire et complexité superflue. Cela nécessite une compréhension fine des processus qui sont critiques pour la création de valeur et ceux qui peuvent être optimisés ou automatisés. L’application de principes de lean management et de Six Sigma peut aider à identifier et à éliminer les gaspillages, améliorant ainsi l’efficacité opérationnelle. L’exploitation de technologies émergentes comme la blockchain pour la gestion des contrats et des transactions au sein des organisations peut offrir une transparence accrue et réduire la complexité administrative. De même, l’adoption de solutions d’automatisation des processus robotiques (RPA) pour les tâches répétitives libère les ressources humaines pour des tâches à plus haute valeur ajoutée, contribuant à une simplification intelligente des opérations.

 

Gérer la complexité dans les organisations modernes : un défi permanent

La complexité dans les organisations modernes n’est pas un phénomène ponctuel, mais un état permanent. Elle nécessite une vigilance et une adaptation constantes de la part des managers, qui doivent être capables de naviguer dans l’incertitude, de gérer la diversité, de stimuler la créativité et de favoriser la résilience. La gestion de la complexité est donc un art, qui requiert à la fois de la rigueur et de la souplesse, de la logique et de l’intuition, de la méthode et de l’improvisation.

 

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4 éléments à retenir sur la gestion de la complexité dans les organisations modernes

  1. Naviguer dans la complexité organisationnelle 
    La complexité est inhérente aux organisations modernes, marquées par une concurrence accrue et des attentes sociétales changeantes, nécessitant une adaptation constante.
  2. La complexité comme avantage concurrentiel
    Les organisations peuvent tirer parti de la complexité en la considérant comme un atout pour générer des profits supplémentaires et un avantage concurrentiel, selon une étude de McKinsey.
  3. Stratégies de gestion de la complexité 
    La gestion de la complexité implique des approches telles que l’adoption d’une vision systémique de l’organisation, la promotion de la coopération et de la collaboration, et la simplification intelligente des processus.
  4. L’art de la gestion de la complexité
    La complexité requiert une gestion dynamique, combinant rigueur et flexibilité, pour naviguer dans l’incertitude et stimuler la créativité et la résilience au sein des organisations.

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